Comment les cliniques indépendantes résistent aux groupes de santé.

JOURNAL – SOURCE : LES ECHOS

TITRE : Comment les cliniques indépendantes résistent aux groupes de santé.

DATE : Mardi 27 avril 2021

RESUME : Onze établissements de soins de l’agglomération Toulousaine se sont alliés pour éviter d’être rachetés par des groupes nationaux. Les regroupements s’accélèrent en France : 19 % des lits ont changé de mains entre 2018 et 2020.

SYNTHÈSE – CONTENU DE L’ARTICLE :

L’alliance de cliniques indépendantes Clinavenir à Toulouse s’élargit.

En effet, la clinique Rive Gauche (Chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2019, avec 400 salariés et 238 lits et places) entre à son tour dans le groupe Clinavenir. Le docteur Philippe Gausserand (propriétaire), a signé un compromis de vente. Ce rachat s’effectue de la manière suivante : « le nouveau holding Clinavenir Rive Gauche détenu à 50 % par la clinique Pasteur, à 33 % par Médipôle Garonne, à 5 % par la clinique Saint-Exupéry et à 12 % par des praticiens de la clinique Rive Gauche. »

Modèle de coopération

La clinique Pasteur s’est agrandie de 9.000 mètres carrés en 2015, elle a rajouté 10 salles d’opération et investit 24 millions d’euros. C’est l’une des plus grandes cliniques en France avec 568 lits et places et un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros. « Ce rachat consolide notre modèle de coopération entre établissements et nous diversifie en apportant un grand pôle de maternité de près de 4.000 accouchements par an », se félicite Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur et fondateur de l’alliance Clinavenir.

La clinique Rive Gauche adhérait déjà à l’alliance depuis sa création en 2012. « J’ai eu des propositions de groupes nationaux mais nous avons choisi Clinavenir parce que nous travaillons déjà avec eux, explique Philippe Gausserand, président de la clinique Rive Gauche. C’était la solution plébiscitée par le comité social d’établissement et les médecins, qui préfèrent une clinique indépendante qui réinvestit plutôt qu’une gestion par des fonds d’investissement qui cherchent un rendement. »

Concentration

En vingt ans, 50% des cliniques françaises ont disparu et un quart des 1.030 établissements restants sont en déficit. « L’hospitalisation privée se concentre rapidement sous l’influence notamment des fonds d’investissement. » Entre 2018 et 2020, près de 20% de la capacité d’accueil des cliniques en France ont changé de mains. Le groupe Elsan, le numéro deux, a acquis dernièrement le groupe C2S qui détenait 17 cliniques (2.300 lits) sur la façade Est, et  a aussi racheté en 2020 le groupe Hexagone Santé Méditerranée (3 cliniques).  Il faut savoir qu’en France les 4 principaux groupes nationaux détiennent plus de la moitié de l’hospitalisation privée.

C’est donc pour cette raison qu’une dizaine de cliniques toulousaines ont formé une alliance Clinavenir autour de la grande clinique Pasteur. Le but : « Nous voulons avoir le droit d’exister en tant que cliniques indépendantes, Mais pour continuer à exister, il faut une taille critique de plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. » affirme Dominique Pon.

Ainsi, l’alliance achète des produits en commun et partage les ressources humaines, l’informatique et les pratiques médicales. Dorénavant et après un nouvele élargissement, elle  réunit désormais « onze établissements totalisant près de 2.000 lits et places et réalisant un chiffre d’affaires de 275 millions d’euros en 2019, avec 3.000 salariés ».

CONCLUSION

Les regroupements paraissent inéluctables. « Les investissements sont devenus très élevés car les cliniques se sont beaucoup agrandies, et il y a beaucoup d’établissements de plus de 300 lits désormais et un médecin seul ne peut pas être majoritaire au capital. » constate le consultant Raoul Tachon. Les groupes nationaux et européens veulent acquérir des parts de marché et les médecins propriétaires des cliniques cèdent souvent à leurs propositions.

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